Monsieur le Premier ministre, votre projet de loi sur la réforme des retraites a été provisoirement adopté à l'Assemblée nationale et au Sénat. (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.) Mais la procédure législative n'est pas terminée, et nous continuerons sans relâche à vous dire combien ce projet est injuste et inefficace. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)
Vous en convenez d'ailleurs à demi-mot en acceptant au Sénat un amendement d'étude d'une réforme systémique dès 2013. C'est là un bel aveu d'échec de la réforme en cours ! (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)
Si sur le fond ce projet de loi n'est pas acceptable, la manière dont vous tentez de l'imposer est tout simplement exécrable. Qu'on en juge : examen en commission au coeur de l'été ; procédure accélérée ; temps programmé ; suppression du droit de parole des députés à l'Assemblée nationale et vote bloqué au Sénat. (Protestations sur les bancs du groupe UMP.) Voilà un passage en force bien peu respectueux du Parlement !
Que dire enfin du mépris avec lequel vous avez traité les Français ? Pendant plusieurs semaines, ils vous ont dit leur rejet de cette réforme, à 70 % dans les sondages et à plus de 3 millions dans la rue. Les syndicats, qui ont fait preuve d'une grande responsabilité, vous ont tendu la perche pour renouer le dialogue. Mais, enfermés dans vos certitudes, vous n'avez pas cherché à la saisir. Cette fin de non-recevoir infligée au peuple n'est pas digne de notre démocratie.
Dès lors, la responsabilité du blocage de notre pays vous incombe. (« Non ! » sur les bancs du groupe UMP.) Jeudi prochain, et le 6 novembre, les Français seront à nouveau dans la rue. Il est encore temps pour vous de les écouter, et de les entendre, pour que l'amertume et l'aigreur ne l'emportent pas. Monsieur le Premier ministre, qu'attendez-vous ? (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)