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Intervention de Marcel Rogemont

Réunion du 26 octobre 2010 à 15h00
Questions au gouvernement — Contrats aidés

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarcel Rogemont :

Monsieur le Président, ma question s'adresse au Premier ministre.

L'insertion est une chance donnée à ceux qui n'en ont pas. Je veux ici rendre hommage à la cohorte de femmes et d'hommes, bénévoles ou professionnels, qui s'est donnée pour mission d'aider ceux qui sont éloignés de l'emploi. Donner de l'espoir aux autres est un travail souvent silencieux, mais c'est un travail prodigieux.

Seulement, voilà qu'il y a peu, sans prévenir, vous avez fauché toutes ces initiatives. « Circulez, dites-vous, il n'y a plus d'argent pour finir l'année ! » Ici, ce sont des associations d'insertion qui fermeront leurs chantiers ; là, à Montluçon, me disait notre collègue Bernard Lesterlin, les associations sportives ont supprimé des emplois.

Partout en France, à Lille comme à Grenoble, c'est la même litanie des postes d'insertion destinés à être supprimés par manque d'argent. Ainsi, en Bretagne, plus de huit cents emplois d'insertion sont concernés dont cinquante-quatre chantiers d'insertion pour le seul département d'Ille-et-Vilaine. Pourquoi ?

Vous nous dites qu'il y a la reprise et qu'on a plus besoin de contrats aidés ; vous nous dites : « Attendez 2011, j'ai prévu des crédits ! » Mais les personnes en insertion ne peuvent attendre car, en cas de non renouvellement du contrat, elles devront pointer six mois au chômage avant de pouvoir reprendre un emploi d'insertion. Dur pour la personne en parcours d'insertion !

Bien sûr, il n'y a plus d'argent ! Mais, monsieur le Premier ministre, quand il n'y a plus d'argent, on arrête de le jeter par les fenêtres. La baisse de la TVA sur la restauration, c'est 3 milliards d'euros de perdus. La moitié du chèque remis à Mme Bettencourt (« Ah ! » sur plusieurs bancs du groupe UMP) au titre du bouclier fiscal suffirait pour financer pendant un an les huit cents emplois aidés bretons. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)

Ma question est simple : quand allez-vous arrêter de transformer l'espoir en désespoir ? (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)

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