… d'avoir provoqué une discussion de fond sur l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne. Là n'est pas le débat, d'ailleurs. Le Gouvernement est contre l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne, les choses sont bien claires.
Mais j'interviens sur deux points. D'abord, madame Marland-Militello, avec toute l'affection que je vous porte, je ne peux pas laisser dire que le Gouvernement ment. Dire de telles choses, ce n'est rendre service ni au Gouvernement, ni au Président de la République, ni à la politique étrangère de la France.
Quelle est notre position ? A Copenhague, la France, comme la quasi-totalité des pays de l'Union, avait accordé le statut de candidat à la Turquie. Ce statut, personne ne l'a remis en cause. Simplement, ce que nous avons dit, c'est que nous sommes contre l'adhésion. La négociation continue car nous considérons qu'il est dans l'intérêt de la France qu'elle continue. C'est aussi dans l'intérêt des Turcs d'élever le niveau de la démocratie chez eux, et ils nous le demandent.
C'est également l'intérêt de nos relations bilatérales. Au passage, je rappelle que la Turquie est un pays où il y a, excusez du peu, une université francophone – j'y ai enseigné – et cinq lycées francophones ; nous y sommes le quatrième investisseur et nous y avons des intérêts économiques stratégiques majeurs. Ce pays se développe avec un taux de croissance de 9 %. C'est une puissance émergente importante sur le continent européen, qu'il nous faut considérer comme tel. En politique étrangère, – monsieur Perruchot, je ne suis pas aveugle sur ce que fait mon homologue Ahmet Davutoglu – nous suivons avec beaucoup de soin le déploiement de l'influence turque depuis le Maghreb et l'Afrique noire jusqu'en Asie centrale.