Vous parlez de cohérence. Sans doute vous adressez-vous en priorité à vos amis de l'UMP et du Gouvernement. Car c'est vous qui tenez depuis plus de trois ans un double langage. Nicolas Sarkozy, lorsqu'il était candidat à l'élection présidentielle, a fait campagne, avec force déclarations, contre l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne ; à peine élu, le voilà rangé aux arguments de ses partenaires européens, favorables, eux, sinon à l'entrée de la Turquie dans l'Union, du moins à la poursuite des négociations.
Vous voulez continuer à entretenir la flamme antiturque, mais nous voterons contre votre amendement, monsieur Mallié, car nous refusons de nous situer dans cette perspective. Les écologistes ont toujours été clairs sur le sujet : nous n'avons aucune opposition de principe à l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne, donc à la poursuite des négociations entre l'Union et la Turquie, lesquelles ont beaucoup fait progresser la Turquie dans nombre de domaines.
Mais pour nous, il y a des préalables à l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne : d'une part, du côté de la Turquie, quant à la reconnaissance du génocide arménien, aux Kurdes et aux questions de ce type ; d'autre part, dans l'Union européenne elle-même : nous dénonçons, une fois de plus, le fait qu'on ait privilégié l'élargissement par rapport à l'approfondissement.