La question de l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne est posée depuis quelque temps dans des termes erronés. En effet, si l'on considère la durée du processus d'adhésion, il est clair que l'Union européenne telle qu'elle existe aujourd'hui n'existera plus dans dix ou quinze ans. C'est une évidence.
Il y a cependant une ambiguïté, et je rejoins sur ce point Richard Mallié, c'est que notre aide à la Turquie est inscrite dans les crédits de préadhésion. C'est une erreur, et il ne faudrait pas parler de préadhésion tant que le processus n'est pas enclenché. Mieux vaudrait donc que Bruxelles inscrive ailleurs ces crédits.
N'oublions pas, quoi qu'il en soit, que la Turquie appartient au système européen : elle appartient au Conseil de l'Europe, à l'OTAN, et est un membre actif de l'Union pour la Méditerranée. Une fois n'est pas coutume, je soutiens donc le Gouvernement lorsqu'il parle de faux signal en matière de politique étrangère.
Mais laissons du temps au temps, car je suis intimement convaincu que, dans quelques années, la question de l'adhésion de la Turquie ne se posera plus dans les mêmes termes.