L'Europe, ce n'est pas une question de frontières. (« Bien sûr que si ! » sur plusieurs bancs du groupe UMP.) C'est une question d'adhésion à des valeurs, un très haut niveau de démocratie, un haut niveau d'État de droit et de protection sociale. Ces dernières années, nous avons élargi l'Union européenne à des peuples qui sont allés progressivement vers ces valeurs. La Turquie, quant à elle, est candidate depuis 1963. Évidemment les conditions de son adhésion ne sont pas encore réunies et il lui reste encore beaucoup de progrès à faire. Il y a des contentieux territoriaux avec Chypre, l'Arménie. La Turquie doit notamment encore progresser sur la question des droits de l'homme et sur l'État de droit, mais ce qui nous est proposé, c'est un amendement de défiance et de stigmatisation à l'égard de la Turquie, dont on voit bien sur quel raisonnement il repose. Cet amendement est donc malvenu.
On nous dit qu'il faut laisser se dérouler les négociations, mais que l'on sait très bien qu'il n'y aura pas d'adhésion au bout du compte, qu'il y aura seulement un partenariat. Or, si on laisse se dérouler les négociations, c'est que l'on ne peut préjuger leur issue.