Je suis étonné de l'argument de M. Eckert. Picard compte aujourd'hui 823 points de vente en France et une cinquantaine à l'étranger, ce qui représente beaucoup d'emplois. Honnêtement, si cette entreprise n'avait pas fait l'objet de rachats par la procédure LBO, elle ne serait pas à ce niveau. Dans beaucoup de villes, petites, moyennes ou grandes, de province ou d'Île-de-France, elle offre un service de proximité très apprécié, grâce à une filière du surgelé complètement intégrée. Cela aurait-il été possible sans effet de levier ? Je ne le crois pas.
Votre amendement a fait l'objet d'un débat en commission. Vous indiquez que, selon la COFACE, 900 des 1 600 entreprises en LBO seraient en zone de surveillance. Je rappelle qu'est survenu un événement important qui s'appelle la crise, laquelle a certainement dû jouer dans le fait qu'un certain nombre d'entreprises se retrouvent aujourd'hui sous surveillance. J'aurais aimé que la COFACE fasse la part des choses entre les effets de la crise et ceux des LBO. J'ai d'ailleurs apprécié, monsieur Launay, la mesure avec laquelle vous avez défendu l'amendement, ce qui prouve que le débat que nous avons eu en commission a servi.
Enfin, puisqu'un amendement est déposé chaque année sur les LBO, j'aimerais qu'on en dresse un bilan objectif. Nous savons tous qu'il y a eu des opérations sauvages et mal montées, réalisées par des gens dont l'unique objectif était de faire du profit à très court terme. Personne ne saurait s'en satisfaire. Nous les rejetons tous. Mais il y a eu aussi – il faut le reconnaître – des opérations de LBO menées de manière intelligente par de bons dirigeants qui ont créé beaucoup d'emplois.
(L'amendement n° 257 n'est pas adopté.)