Nous ne saurions nous contenter d'un avis aussi laconique du rapporteur général et du ministre.
Je citerai un autre exemple, survenu aujourd'hui même : Picard, le spécialiste français des produits surgelés, vient d'être racheté par un fonds anglais pour un montant de 1,5 milliard d'euros, par une opération LBO : 600 millions d'euros ont été versés en liquide, tandis que le reste est financé par emprunt.
C'est le quatrième LBO que connaît Picard en quinze ans. Qu'est-ce que cela a valu à l'entreprise ? De connaître une pression interne telle pour rembourser les intérêts d'emprunt qu'elle figure sur la liste publiée par le Gouvernement des mauvais élèves pour le stress au travail.
Nous n'interdisons pas les LBO. Nous proposons simplement, pour qu'il y ait un rapport raisonnable entre les apports de fonds propres et l'endettement, de supprimer l'avantage fiscal dû à la déductibilité des intérêts d'emprunt lorsque ce rapport est inférieur à 66 %.
Notre amendement nous paraît mesuré : il met un taquet pour limiter le risque et continuer à avoir une politique industrielle dans ce pays qui en manque cruellement.