Pour SCORPION, je reste confiant. Le projet est bien conçu. J'espère que nous conserverons la démarche générale : il faut que le marché d'architecture aille à son terme et que le programme soit initié. Sinon, c'est un retour à des programmes conduits en ordre dispersé, ce qu'on risque de nous reprocher dans dix ou quinze ans.
S'agissant des conséquences de la réforme pour les ressources humaines, l'évaluation est compliquée car nous devons tenir compte de logiques de flux. Nous faisons des simulations en supposant que les personnes vont au bout de leur carrière, tout en appliquant des taux d'érosion empiriques. Mais ces taux dépendent de facteurs que nous ne maîtrisons pas, comme l'évolution du marché de l'emploi et les capacités de nos personnels à s'y reconvertir. Il faudra accompagner les évolutions par des mesures d'incitation au départ qui ne pourront être que financières ou symboliques. Ainsi, par exemple, quelques colonels ont accepté de partir plus tôt sous réserve d'être nommés généraux en deuxième section : cela a permis de gagner deux ans. Toutes les possibilités pour alléger le sommet de la pyramide sont utilisées. Pour les officiers généraux, les perspectives « sommitales » se réduisent : ainsi, en 2011, nous allons diminuer les effectifs de quatre postes comme prévu, mais le rallongement prévisible de quatre mois des limites de service me conduira à conserver onze officiers généraux qui devaient partir, avec les conséquences à en attendre sur l'avancement.