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Intervention de Michel Sapin

Réunion du 18 octobre 2010 à 16h00
Projet de loi de programmation des finances publiques pour les années 2011 à 2014 projet de loi de finances pour 2011 — Motion de renvoi en commission

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichel Sapin :

…- à 4,6 % - vous ne pourrez plus compter sur le plan de relance et sur le grand emprunt. Le choc sera massif. Je ne sais pas par quel mécanisme vous pourrez assumez cela, car il s'agira d'environ 30 milliards !

Ainsi, vos propositions ne sont pas crédibles s'agissant de la réduction des déficits, sujet qui fait pourtant unanimité. Vous n'y croyez d'ailleurs pas vous-même ! Telle est la réalité !

La situation française est objectivement très délicate et nous ne sommes pas les seuls dans ce cas. En effet, la croissance est faible, même si elle atteint 1,6 % ou 2 %, ce qui est d'ailleurs improbable, parce que des nuages lourds pèsent sur elle. Le déficit est considérable. Comment, dans une situation aussi redoutable, soutenir la croissance tout en diminuant les déficits ? Ne croyez pas qu'en affirmant cela, je me complaise à dire du mal, mais je suis persuadé que vous n'atteindrez pas ces objectifs qu'il s'agisse de la croissance souhaitée ou de la diminution des déficits.

Dans un an, la France devra se poser de nouveau les mêmes questions, mais à un niveau plus sérieux, parce que ces deux objectifs n'auront pas été atteints. Mes capacités d'influence sur la réalité des choses ou sur les acteurs économiques étant tout de même très réduites, je ne souligne pas cela par simple désir de voir les choses en noir, mais pour que chacun ait bien en tête que nous devrons encore faire face à cette situation dans un an, lorsque nous proposerons des choix importants aux Français.

Comment concilier croissance et créations d'emplois, d'un côté, et diminution de nos déficits, de l'autre ? Telle est la question à laquelle nous devrons répondre pour présenter des propositions ambitieuses aux Français. Vous ne vous y préparez pas, aujourd'hui. Vous gagnez simplement du temps. C'est d'ailleurs ce que vous avez fait lorsque vous avez répondu à notre collègue Michel Piron que vous aviseriez en juin prochain.

Nous ne devons plus gagner de temps ; nous n'en avons que trop perdu ! (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)

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