En participant si nombreux à ces manifestations qui se succèdent, nos concitoyens – au-delà même du projet de loi sur la retraite qui devient un symbole – veulent montrer à la fois leur attachement à un haut niveau de protection sociale et leur révolte face à l'injustice et l'inégalité qu'ils ressentent plus fortement que jamais depuis trois ans.
Nos compatriotes ont de plus en plus clairement conscience que la dette constitue le principal danger non seulement pour les finances publiques, mais aussi pour ce niveau de protection sociale auquel ils sont attachés. Ils ont de plus en plus clairement conscience que cette dette n'est pas la conséquence de ce modèle social, contrairement à ce que la pensée libérale qui vous inspire tente de faire croire. Les causes réelles de l'excès d'endettement sont ailleurs.
Il y a quelques décennies, la dette était creusée par les politiques de relance de l'économie, parfois utiles sur le moment, même si leur efficacité à long terme peut être mise en doute. Depuis plusieurs décennies aussi, la dette a été aggravée par les conséquences d'un chômage de masse qui a durablement déséquilibré les comptes sociaux et le mode de financement de notre protection sociale.
Plus récemment, avec l'arrivée aux commandes d'un Président de la République arc-bouté sur des dogmes, elle a été renforcée par une succession de cadeaux fiscaux aux plus riches. En cette occasion, je répète des propos que j'ai déjà tenus au cours d'autres débats : Nicolas Sarkozy est, à cet égard, l'héritier politique en ligne directe de Jacques Chirac. Peut-être cela vous réjouira-t-il, monsieur le ministre ?
Jacques Chirac promettait – je crois que c'était en 2002…