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Intervention de François de Rugy

Réunion du 18 octobre 2010 à 16h00
Projet de loi de programmation des finances publiques pour les années 2011 à 2014 projet de loi de finances pour 2011 — Motion de rejet préalable

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois de Rugy :

Madame la présidente, madame la ministre, monsieur le ministre, chers collègues, l'examen de ce projet de loi de finances pour 2011 débute par un constat alarmant, que j'espère partagé sur l'ensemble des bancs de notre assemblée : les finances publiques, particulièrement les finances de l'État, sont dans une situation catastrophique.

L'endettement public actuel de la France dépasse désormais les 1 500 milliards d'euros, et l'État en est réduit à emprunter pour payer les intérêts de sa dette.

Alors que beaucoup de nos concitoyens traversent des difficultés personnelles considérables, dues à une crise profonde qui dure – quoi que vous en disiez –, qui n'a pas débuté avec la faillite financière de 2008 et qui ne trouvera pas sa solution dans le simple retour à une croissance un peu moins molle, nous devons la vérité aux Français : la France s'endette désormais pour assurer ses fins de mois. Chacun mesure que cela n'est pas soutenable.

Les écologistes, en tout cas, ne se satisfont pas de cette situation. Continuer dans cette voie reviendrait à faire peser une menace insupportable sur nos enfants et sur nos petits-enfants, bref sur les générations futures.

Oui, ces jeunes qui descendent dans la rue à l'occasion de la mobilisation sociale sur les retraites savent – confusément sans doute – que nos choix d'aujourd'hui auront des conséquences sur leur vie d'adultes. Ils le saisissent très clairement. Nous devons écouter leur message et répondre à leur interpellation. Ils aiment la France, bien plus en tout cas que ces exilés fiscaux qui retiennent tant votre attention depuis trois ans, mesdames et messieurs de la majorité. Mme Lagarde – qui est partie, malheureusement – a invité ces exilés fiscaux à revenir, mais ils ne sont toujours pas revenus depuis trois ans.

Ces jeunes, auxquels nous devons penser en examinant ce projet de budget, expriment leur attachement à un modèle social que le Président de la République aime tant à vilipender tout en peinant beaucoup à proposer une alternative.

Notre conviction est que ce modèle fonde notre pacte républicain. Il repose sur le principe qu'une partie des dépenses publiques tient à la gestion collective de certains biens comme l'éducation ou la santé. Ce modèle est celui de la solidarité plutôt que du chacun pour soi.

Ce modèle peut et doit être réformé, sans aucun doute. Cependant, nous devons le faire en gardant le souci permanent de sa pérennité qui suppose deux conditions : un équilibre financier fondé sur des recettes justement réparties ; une efficacité qui impose des moyens adaptés, déterminés en fonction des besoins et non d'un simple calcul comptable dicté par les nécessités du moment. Ce modèle, perfectible et qui demande à l'être, nos concitoyens y sont, à juste raison, profondément attachés.

À l'instant, Charles de Courson reprochait à la gauche française de ne pas s'inspirer d'autres pays européens.

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