J'aborderai à mon tour la question de l'AME. Les cris d'orfraie devant le dérapage de ces crédits, aussi préoccupant soit-il, ne sont pas de mise. En effet, derrière l'AME, il y a des considérations sanitaires et humanitaires. Au-delà de mesures ponctuelles à l'efficacité forcément limitée, il faudrait être capable de réformer dans son ensemble un dispositif qui englobe aujourd'hui des choses très différentes. D'un côté, l'AME sert parfois, si j'ose m'exprimer ainsi, de médecine du travail pour les filières de travail clandestin, et il y a là clairement des abus. D'un autre côté, elle constitue une aide indispensable pour des personnes en situation d'extrême précarité et d'extrême fragilité sanitaire. S'appuyant sur le futur rapport conjoint de l'IGAS et de l'IGF, il faudrait, dans la sérénité, regarder de près qui sont ses bénéficiaires et réfléchir aux moyens de solvabiliser la demande de soins comme d'empêcher les abus.
Ma seconde question concerne les systèmes d'information des ARS. Nous aurons très vite besoin d'informations sur le fonctionnement des agences et leur contribution à l'évolution de nos dépenses de santé. Encore faut-il que la centralisation soit suffisante et que le système ait été conçu pour fournir les informations pertinentes. Pouvez-vous, monsieur le Rapporteur spécial, nous rassurer à ce sujet ?