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Intervention de Michel Grall

Réunion du 12 octobre 2010 à 17h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichel Grall :

L'action de l'État en mer est le fait de nombreux intervenants – marine, douanes, affaires maritimes. Faut-il à votre avis persévérer dans ce mode de fonctionnement, ou procéder à une concentration dans un corps unique ?

Amiral Pierre-François Forissier. Concernant l'exportation des BPC, je n'en sais pas plus que vous, ne participant pas aux négociations qui ont lieu entre nos deux pays.

Quant à l'idée d'un corps unique de garde-côtes, je suis résolument contre. Avoir un tel corps, c'est en effet avoir deux marines, comme les Américains ; or nous n'en avons pas les moyens.

En Europe, trois marines assurent à la fois la fonction militaire en mer et la fonction de garde-côtes : la marine portugaise, la marine danoise et la marine française. Cela tient à la géographie : pour la première, c'est en raison des Açores ; pour la deuxième, en raison du Groenland ; pour la marine française, en raison du golfe de Gascogne – où lorsqu'il fait mauvais, il est impossible d'intervenir avec des petits bateaux. Seule la marine possède des grands bâtiments susceptibles d'y intervenir efficacement. Il n'est pas envisageable d'en acheter pour une administration civile.

Le corps des garde-côtes américain est un corps militaire, séparé de l'US Navy en temps de paix et qui y est intégré en temps de guerre ; mais comme la distinction entre-temps de paix et temps de guerre est devenue un peu floue, les Américains sont en train de s'intéresser à notre modèle. Aujourd'hui, les bateaux des garde-côtes américains sont déployés dans le détroit de Malacca et dans l'Océan Indien pour servir de support à l'US Navy – là où nous mettons un bateau, les Américains en mettent deux.

La création de la fonction de garde-côtes, qui est récente puisqu'elle est issue du Grenelle de la mer, concrétise le fait que, alors que nous nous étions jusque-là limités à la coordination dans l'action, le Secrétariat général de la mer a reçu mandat d'assurer une coordination en amont, en exerçant un pouvoir de régulation sur la répartition géographique des moyens des administrations. Notre système est particulièrement performant ; il serait dommage de l'abandonner, au moment même où beaucoup de pays nous disent leur envie de s'en rapprocher.

Présidence de M. Philippe Vitel, vice-président

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