Monsieur le président, mes chers collègues, la réforme des retraites est nécessaire et juste (Protestations sur les bancs du groupe SRC) : nécessaire, parce qu'elle permet le retour à l'équilibre de nos régimes de retraite ; juste, parce que les efforts sont partagés, puisque les personnes qui ont commencé à travailler jeunes et celles dont la santé est altérée en raison de leur travail sont ménagées.
Soyez lucides : nous ne sommes pas seuls au monde. Nous sommes en Europe où tous les pays, y compris ceux dirigés par les sociaux-démocrates, ont engagé des réformes pour augmenter progressivement l'âge d'ouverture des droits à la retraite. (Exclamations sur les bancs du groupe SRC.) L'Allemagne, l'Espagne, les Pays-Bas et, aujourd'hui, le Royaume-Uni ont engagé des processus qui visent à passer de soixante-cinq à soixante-sept ans !
Je conçois et respecte le fait que nous ne soyons pas tous d'accord avec le projet présenté par le Gouvernement ; c'est ainsi que fonctionne une démocratie. Néanmoins, cela ne permet pas tout. Les valeurs de notre République et, au-delà, notre pacte républicain ne peuvent pas être foulés aux pieds.
Vous parlez d'un mouvement pacifique, monsieur Ayrault, mais dans quel monde vivez-vous ? Hier, des voyous ont saccagé mon bureau à l'hôtel de ville de Montélimar (Huées sur les bancs du groupe UMP), notre maison commune de la République, en menaçant et en insultant le personnel municipal qui y travaillait. Les républicains qui composent cette assemblée ne peuvent que condamner ces actes !
Comme vous l'avez rappelé, monsieur le Premier ministre, chacun doit mesurer la portée de ses déclarations et de ses actes. Hier, Mme Royal, au nom du parti socialiste, a redit que les jeunes n'étaient ni manipulés ni instrumentalisés. Pourtant certains se sont joints à ce saccage. Belle démonstration d'irresponsabilité ! (Applaudissements sur de nombreux bancs du groupe UMP.)