Nous siégeons dans le cadre d'une séance de questions au Gouvernement. Or le président du groupe UMP, qui s'est sans doute trompé de lieu (« Non ! » sur les bancs du groupe UMP), n'adresse plus ses questions au Gouvernement, mais au président du groupe socialiste. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)
Eh bien, moi, je vais interroger le Premier ministre ! (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.)
Monsieur le Premier ministre, il faut éviter de jouer la provocation. On a assisté hier à un mouvement pacifique, massif, avec des salariés de plus en plus nombreux, et aussi des jeunes qui sont venus dire qu'ils étaient favorables à une réforme des retraites, mais pas à celle-ci, parce qu'elle est profondément injuste. Monsieur le Premier ministre, vous avez perdu la bataille de l'opinion ! (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)
Les jeunes sont en effet venus en nombre. Mais les plus nombreux étaient les salariés. Est-il interdit à la jeunesse d'exprimer un message de solidarité avec ses parents et ses grands-parents ? Je vous pose la question. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC. - Exclamations et huées sur les bancs du groupe UMP.) Est-il interdit à la jeunesse d'exprimer son angoisse pour son propre avenir alors que, vous le savez, entrer aujourd'hui sur le marché du travail est une grande difficulté pour les jeunes ?Échec scolaire, échec universitaire, chômage et précarité au bout du chemin : voilà les questions que pose la jeunesse et auxquelles vous n'apportez aucune réponse ! (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC. - Exclamations sur les bancs du groupe UMP.)
Nous les posons à nouveau aujourd'hui. Vous devez faire preuve de responsabilité. (Vives exclamations sur les bancs du groupe UMP.) Le parti socialiste n'instrumentalise personne. Il respecte les organisations syndicales qui décident des manifestions. Mais le parti socialiste, qui est un parti de gouvernement, propose une alternative à cette réforme injuste des retraites. Il propose la justice fiscale, et d'abord, la suppression du bouclier fiscal. (Nouvelles exclamations sur les bancs du groupe UMP.)
Monsieur le Premier ministre, vous devez trouver une issue. Il ne faut pas rester droit dans vos bottes : proposez aux organisations syndicales qui vous le demandent d'ouvrir enfin des négociations. (Mmes et MM. les députés du groupe SRC se lèvent et applaudissent. - Exclamations et huées sur les bancs du groupe UMP.)