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Intervention de Marisol Touraine

Réunion du 12 octobre 2010 à 15h00
Gestion de la dette sociale — Motion de rejet préalable

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarisol Touraine :

Ce débat est aussi intéressant qu'utile. Intéressant parce qu'il montre bien que se dégage un assez large consensus sur tous les bancs – pour ne pas parler d'un consensus presque parfait –, pour considérer qu'il n'est pas de bonne politique de reporter notre dette sociale sur les générations futures. Utile, parce qu'il permet de constater qu'une discussion plus nourrie nous permettrait d'aboutir à une solution, sans doute imparfaite, mais grâce à laquelle nous pourrions franchir un cap difficile.

Il ne s'agit pas de savoir quelles politiques sociales nous entendons mener, de savoir si, une fois la dette sociale apurée, nous nous retrouverions pour mettre en place telle politique des retraites ou telle politique de l'assurance maladie. J'entends les inquiétudes exprimées par M. Préel à propos de certains choix de déremboursement. Ce débat, nous le mènerons au moment de l'examen du projet de loi de financement de la sécurité sociale.

L'essentiel pour nous, c'est cette dette abyssale qui s'est constituée au cours des dernières années. Je partage le sentiment de Jérôme Cahuzac : est-il vraiment nécessaire de savoir si elle est un peu, moyennement, beaucoup ou totalement imputable à la crise ou à telle politique structurelle ? Il s'agit de savoir si nous entendons que cette dette soit reportée sur les générations futures et, ce faisant, de savoir si elles bénéficieront des politiques sociales au même titre que les générations précédentes.

La question n'est pas de savoir si nous voulons renoncer à des politiques sociales mais de savoir si, aujourd'hui, nous devons annoncer aux plus jeunes qu'à cause de notre imprévoyance, ils n'auront pas droit à une assurance maladie aussi large que celle dont nous bénéficions aujourd'hui, ils n'auront pas droit à une retraite d'un montant équivalent à celui versé aujourd'hui, ils n'auront pas droit à une politique familiale structurée.

Avant de nous interroger sur les politiques à mener, entendons-nous pour considérer que nous ne voulons pas obérer la capacité des jeunes générations à vivre dans un pays protégé par des politiques sociales de bonne qualité et de bon niveau.

Dès lors que nous nous accordons sur l'idée qu'il n'est pas sain, ni financièrement ni socialement, de reporter la dette sur les prochaines générations, nous devons nous interroger sur l'attitude à adopter vis-à-vis du texte qui nous est proposé.

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