Le problème tient au fait que le processus de formation tend à devenir civil, et non plus militaire. Il est important pour un jeune parachutiste – j'en ai fait l'expérience dans le passé – d'avoir un moniteur qu'il respecte et admire et qui, par ses faits d'armes, constitue pour lui une sorte de mythe, de modèle à suivre. Cela fait partie intégrante de la formation. En externalisant trop la formation, on risque de perdre cela.
Amiral Édouard Guillaud. Je rappelle que nous devons être formés et entraînés pour faire des opérations. On ne formera pas les parachutistes dans des clubs civils, mais selon des normes militaires pour un métier bien précis. Cela n'empêche pas d'acheter des simulateurs de vol à des entreprises privées. Je n'ai pas d'inquiétude à ce sujet : la partie proprement militaire de la formation restera évidemment militaire.
S'agissant de la révision du Livre blanc, elle commencera avec une lettre de mission du Président de la République en 2012.
En matière de mutualisation, une cinquantaine de dossiers sont en cours avec le Royaume-Uni, qui s'attelle parallèlement à l'élaboration de sa doctrine stratégique. Quant à l'Allemagne, elle subit de fortes réductions d'effectifs, qui atteignent 45 % de ses forces, 35 % dans l'armée de terre, 45 % dans la marine et 55 % dans l'armée de l'air. Ses objectifs restent à préciser.
Le sondage que vous évoquez, monsieur Hillmeyer, est un sondage de Français. Il ne m'étonne pas. Tout le monde a des inquiétudes : c'est normal. Mais quasiment personne ne met en cause la pertinence des réformes. On n'a pas fait des bases de défense pour faire une réforme, mais parce que c'était le seul moyen de générer des économies qu'on pouvait utiliser ailleurs.