De mon point de vue, la restructuration du campus de Saclay est un grand projet qui, par ses ambitions, dépasse la seule Île-de-France et concerne l'ensemble du pays. Il s'agit de faire naître ici une véritable « Silicon Valley » à la française et de dynamiser l'ensemble des ressources disponibles sur le site.
L'Établissement public de Paris-Saclay aura à affronter trois défis.
Le premier est celui de faire émerger un véritable développement industriel sur ce terreau de culture scientifique. Si l'on appliquait aux 16 000 chercheurs présents sur le site le ratio observé aux États-Unis et selon lequel on observe, en moyenne, une entreprise innovante créée pour cent chercheurs, on en serait aujourd'hui à 160 créations annuelles ; en pratique, on en compte aujourd'hui dix fois moins. Il faudra donc réussir la conversion de cet ensemble de potentialités existantes en réalités opérationnelles.
Le second défi tient à l'émergence de PME fortes, qui puissent être demain de grands champions français. Aujourd'hui, les PME concentrent 60 % de l'emploi et de la création de richesse de notre pays. Pourtant, aucune ne paraît à même de rejoindre rapidement le groupe des entreprises cotées au CAC 40. Cette situation est très différente de celle qui prévaut aux États-Unis ou en Allemagne. Dès lors, comment l'établissement pourra-t-il contribuer à faire émerger de telles PME à fort potentiel de développement ?
Le troisième défi est celui de la maîtrise des technologies de demain, situées à la confluence des nanotechnologies, des biotechnologies, des technologies de l'information et des sciences cognitives (NBIC). Dans ces domaines, les États-Unis et le Japon ont plusieurs longueurs d'avance. Quels objectifs l'établissement public compte-t-il s'assigner dans ces domaines ?