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Intervention de Martine Billard

Réunion du 5 octobre 2010 à 15h00
Questions au gouvernement — Situation des infirmiers anesthésistes

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMartine Billard :

Ma question concerne la situation des infirmiers anesthésistes diplômés d'État, les IADE.

Madame la ministre de la santé et des sports, cela fait maintenant six mois que ces derniers essayent de vous rencontrer ; six mois qu'ils sont en grève reconductible et que vous les ignorez.

Leur métier est menacé d'asphyxie par la non-reconnaissance de leur formation au niveau master avec le salaire correspondant et par la diminution drastique du nombre de postes que vous orchestrez en réduisant le nombre de places ouvertes dans les écoles.

Les IADE sont pourtant un maillon essentiel de l'hôpital. Ce sont eux qui garantissent une grande partie de la sécurité des patients aux côtés des médecins anesthésistes – ces derniers soutiennent d'ailleurs leur mouvement. La défense de leur profession relève de l'intérêt général.

Les IADE vous demandent aujourd'hui la reconnaissance de leur diplôme à bac + 5, la prise en compte de la pénibilité de leur travail par la possibilité d'un départ à la retraite anticipé, ainsi qu'une revalorisation salariale à la hauteur de leurs études. En les privant de la prise en compte de la pénibilité et en leur demandant quarante-deux ans de cotisations, vous leur préparez une retraite à soixante-cinq ou soixante-sept ans sans augmentation de salaire.

Vous imaginez-vous sur une table d'opération avoir affaire à un infirmier anesthésiste de soixante-sept ans travaillant depuis toujours dans les mêmes conditions de pénibilité ? (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.)

Pour pouvoir suivre les formations, qui deviennent payantes – environ 50 000 euros –, ils vont devoir s'orienter vers des cliniques privées qui seules accepteront de payer un tel prix. Cela relève d'une stratégie générale de destruction du service hospitalier public au profit du secteur privé, stratégie enclenchée avec le vote de la loi « Hôpital, patients, santé et territoires ». Ils sont 8 000 en France, et ils étaient 2000, vendredi, devant votre ministère pour vous le rappeler. Plutôt que de les écouter et de négocier, vous avez fait appel à la police pour les disperser, les matraquer, les interpeller ! Vous avez envoyé les CRS pour faire sortir leurs représentants syndicaux. Cette répression policière déshonore notre République. (Exclamations sur les bancs des groupes GDR et SRC. – Protestations sur les bancs du groupe UMP.)

Madame la ministre, allez-vous enfin les recevoir et négocier ? (Applaudissements sur les bancs des groupes GDR et SRC.)

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