Ma question s'adresse à M. le ministre de l'éducation nationale, s'il veut bien me répondre. (Exclamations sur plusieurs bancs du groupe UMP.)
Monsieur le ministre, au-delà de la provocation, qui est la preuve d'un manque de sérénité (Protestations sur plusieurs bancs du groupe UMP) ; au-delà de vos supercheries, qui se superposent les unes aux autres et qui ne font pas une politique ; au-delà du mille-feuilles que constitue un dispositif mal coordonné ; au-delà d'une mécanique de cache-misère (Même mouvement) qui consiste à rogner partout les dépenses, vous êtes d'une tolérance stupéfiante envers les inégalités.
Monsieur le ministre, je comprends mieux maintenant pourquoi vous êtes le porte-parole de ce gouvernement : ni vous, ni vos collègues, ni le Président de la République n'êtes jamais concernés par les injustices de toute sorte qui touchent notre société. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC et sur plusieurs bancs du groupe GDR.)
Pourtant, on a bien assisté au cours des dernières années à un creusement des inégalités scolaires, qui s'ajoutent les unes aux autres. La Cour des comptes le dit, comme l'institut Montaigne, selon lequel « l'école primaire échoue dans sa mission fondamentale de correction des inégalités » ; pire, selon l'institut, elle les renforce. (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.)
Monsieur le ministre, si vous savez que nous souffrons de handicaps ; si vous savez que le taux d'échec scolaire chez les jeunes est élevé ; si vous savez que nous sommes au dernier rang pour la maîtrise du calcul en CM2 et que nous avons perdu onze places en ce qui concerne la maîtrise de la lecture ; si vous savez tout cela, si vous constatez les dégâts, êtes-vous prêt à modifier votre politique ?
J'aimerais le croire, mais, en guise de recette, vous avez pris une décision intolérable : « Je sais ce qu'il faut faire, supprimons les RASED ! » (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.)