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Intervention de Jean-Philippe Maurer

Réunion du 29 septembre 2010 à 10h30
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Philippe Maurer :

Vous avez comparé l'Australie et le Canada avec la France du point de vue de l'impact de l'immigration. Il faut cependant rappeler que l'Australie et le Canada accueillent des immigrants qualifiés, alors que nous accueillons les moins qualifiés – qui sont parfois illettrés dans leur langue d'origine. Comment cette éminente difficulté est-elle prise en compte ?

Par ailleurs, vous n'évoquez pas un phénomène qui tend pourtant à se banaliser, que j'appelle la contre-culture ou l'anti-modèle : c'est désormais le bon élève qui est blâmé par ses pairs, alors qu'on voudrait encourager et valoriser le succès.

Vous déplorez qu'on ne sache pas évaluer. Conseiller général depuis douze ou treize ans, j'ai pourtant toujours entendu dire dans les ZEP que l'on connaissait exactement le niveau des élèves entrant en sixième. On connaît donc celui des élèves qui sortent de CM2 !

Ne pensez-vous pas que le poids du système est celui d'un compromis social ? Les évaluations sont plutôt mal vues dans l'éducation nationale, sans parler du secteur social. Esther Duflo, admirée partout ailleurs, est vouée aux gémonies en France. Les enseignants ne sont inspectés que tous les sept ou huit ans – encore ne s'agit-il que d'augmenter leur note.

Je m'inquiète comme vous de la course aux diplômes : obtenir une agrégation en sciences de l'éducation qui ne signifie nullement que l'on est qualifié pour apprendre à apprendre…

J'aimerais également savoir ce que vous pensez des expériences de busing, qui consistent à sortir des élèves de leur quartier pour lutter contre le poids des déterminismes.

Je me demande pour finir si l'État providence n'aurait pas un effet anesthésiant, les jeunes se laissant porter par le système alors que dans d'autres pays, le struggle for life nourrit un acharnement personnel à la réussite.

Je vous remercie en tout cas d'oser nommer les difficultés et de briser quelques tabous.

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