Je me réjouis de ce débat, car le Parlement ne débat pas assez souvent des problèmes d'éducation.
Je remercie l'Institut Montaigne de sa contribution. J'estime moi aussi qu'il n'y a pas de fatalité. Je remets d'ailleurs cet après-midi au ministre de l'éducation nationale un rapport sur la gouvernance des écoles, qui sera mis en ligne aujourd'hui sur le site du ministère et dont les conclusions rejoignent parfaitement vos propositions 10 à 13.
Vous proposez de rendre la scolarité obligatoire à partir de cinq ans. Ce serait assez logique, dans la mesure où le cycle des apprentissages fondamentaux commence avec la grande section de maternelle. À quatre ans, 99,7 % des élèves sont du reste scolarisés ; je ne suis donc pas tout à fait d'accord avec Yves Durand lorsqu'il dit que l'école maternelle est une variable d'ajustement…
Concernant les enfants en difficulté, vous parlez d'une « efficacité contestable » du système. Les outils existent, ils figurent dans la loi de 2005. Reste à les exploiter au mieux. Les heures consacrées aux enfants en difficulté, par exemple, sont-elles judicieusement placées dans la journée ? Sont-elles vraiment efficaces le soir, après six heures de cours ? L'aide doit être apportée aux enfants qui en ont besoin au moment où ils sont les plus réceptifs. Cela me conduit à poser la question de la dimension de l'école. Quelle est donc, selon vous, la taille critique que doit avoir une école pour fonctionner correctement ? Peut-on accepter qu'il y ait encore en France 5 000 classes uniques, et pas seulement en milieu rural ?
Nous sommes d'accord, tout se joue dès l'école primaire. L'expérimentation sur le terrain est diffusable au plus grand nombre – c'est aussi la philosophie de mon rapport – mais le but ultime reste de lutter contre l'échec. Sachant que la marche à gravir entre le CM2 et la sixième est considérable, ne pourrait-on envisager des écoles du socle commun pour assurer un continuum dans l'apprentissage ? D'autres pays l'ont fait.