En ce qui concerne l'affectation des sols dans la production de deuxième génération, il faut savoir que celle-ci ne se fera pas seulement à partir de bois, mais de toutes formes de déchets verts. Pour cela, il faut trouver le process de dégradation de la lignocellulose – c'est le but du programme Futurol. L'intérêt, dans le cas des déchets ménagers par exemple, est que cela ne mobilisera pas de foncier. Or tous les agriculteurs, surtout en bordure des agglomérations, vivent au quotidien le problème de la disparition des surfaces agricoles.
Pour ce qui est de la production de biocarburants dans le monde, l'Union européenne est au troisième rang, mais très loin derrière le Brésil et les États-Unis – le rapport va de un à dix – et la France représente la moitié de la production européenne.
Quant à l'étape qui consomme le plus d'énergie dans le process, c'est la distillation mais cela va considérablement s'améliorer puisque l'ensemble des distillateurs vont, à court ou moyen terme, s'orienter vers des fours à biomasse pour remplacer des énergies fossiles.
Pour ce qui est de la consommation d'eau, les chiffres que vous avez cités sont très loin de la réalité : on a produit l'an dernier en moyenne 95 tonnes de betteraves et 9 500 litres d'éthanol pour un hectare, le tout avec une pluviométrie de 600 millimètres…
Enfin, les démarches de progrès ne se font pas que dans l'industrie. Chez les agriculteurs, on met en place par exemple des systèmes d'évaluation des reliquats azotés. Et, pour la betterave, on utilise beaucoup la vinasse, qui permet d'éviter l'azote de synthèse. Nous avons aussi des modèles qui permettent d'ajuster la protection fongicide par exemple en fonction de l'avancée de la maladie. La recherche est très importante dans ce domaine. Les modèles sont mis en place au niveau de notre institut technique, qui sera un instrument essentiel pour répondre au mieux au plan Écophyto 2018 qui doit faire baisser l'utilisation d'intrants.