Sauf erreur de ma part, les États de l'Union européenne n'achètent pas de terres en Afrique. En revanche on estime que 30 à 40 millions d'hectares ont été au cours des dernières années soit loués par bail de longue durée – une centaine d'années – soit rétrocédés à des États tels que la Corée, le Japon, l'Arabie Saoudite ou la Chine. Ces pays souhaitent soit prévenir des difficultés dans la satisfaction de leurs besoins, soit exploiter ces terres, mais souvent en-dehors de toute contingence de codéveloppement local. Nous condamnons très clairement ces pratiques.
Pour ce qui est du changement d'affectation des sols, il faut bien distinguer changement direct et indirect. Le premier consiste à remplacer une terre à vocation alimentaire par une terre consacrée à la production énergétique. J'affirme que la France n'est pas dans ce cas de figure – parce que nous avions encore dans les dernières années des taux de jachère à 10 % par exemple, ou parce que nous avons perdu des potentiels d'exportation, notamment dans le secteur des betteraves à sucre. Quant au changement indirect, on est en pleine bataille d'experts ne serait-ce que pour établir une définition. Faute de méthodologie, il n'est donc pas possible de se prononcer.
Enfin, j'ai moi aussi lu que les quantités de biocarburants avaient été multipliées par 14, mais c'est facile, en partant de presque rien ! Les premiers agréments en France datent de 1991-1992. Il y a eu une petite vaguelette dans le milieu des années 90, mais il a fallu attendre 2004-2005 pour enfin passer à une phase plus industrialisée. Voilà l'explication.