Ainsi la disposition ne répond ni à un problème de l'armée, ni à un problème de la Légion, ni à celui des linguistes. Je veux bien suivre le ministre si le fichier n'est que déclaratif et informatif. En revanche, s'il s'agit de créer un fichier qui permette de retrouver rapidement des gens qui viendraient d'un autre pays alors qu'ils sont Français, je ne le suivrai pas.
Tout à l'heure, j'ai rencontré des personnes qui n'ont pas la chance d'avoir la nationalité française et qui vont sans doute la demander. Mais à nous écouter – et j'emploie le mot « nous » pour respecter ce qu'est l'Assemblée nationale aujourd'hui – je me demande si elles vont vraiment la demander. Nous devrions parfois être fiers que des personnes qui sont arrivées en France avec leur entreprise et leur emploi, et qui donc ne font pas d'ombre à d'autres, contrairement à ce que certains ont prétendu, demandent la nationalité française.
S'il y a autant de dérives d'interprétations, c'est à cause de ce que l'on peut entendre. À cet égard, je veux parler d'une affaire qui concerne la tenue d'un colloque, qui était prévue demain, de dix-neuf heures à vingt et une heures trente, rue de la Boétie, au siège de l'UMP, intitulé : « Immigration, islamisme, la France menacée ? » – à l'origine, je souhaitais faire un rappel au règlement sur ce sujet. L'UMP a fort bien fait d'annuler ce colloque. Mais je viens d'apprendre qu'une demande officielle avait été déposée pour que ce colloque ait lieu dans nos murs.