…au prix de la remise en cause des particularismes locaux, comme le montre si bien Composition française, l'ouvrage de Mona Ozouf.
Seulement, monsieur le ministre, le véritable débat n'est pas là. En fait, avec ce projet de loi, comme avec d'autres textes, vous faites porter la charge de l'intégration des immigrés et de l'assimilation de ceux qui veulent devenir Français sur les seuls individus. Un déséquilibre survient alors, car on ne peut se contenter de demander aux personnes de s'intégrer ou de s'assimiler ; il faut aussi que la communauté nationale soit en mesure d'assurer leur accueil et de remplir sa partie du contrat.
Prenons l'exemple de la lutte contre les discriminations, notamment celles liées à l'origine : elle reste encore à l'état embryonnaire dans notre pays. Vous seriez plus crédible si le Gouvernement, sur le plan législatif et par une action politique déterminée, agissait effectivement pour que les personnes concernées se sentent chez elles, pour qu'elles soient accueillies, pour qu'elles perçoivent les perspectives d'évolutions qui leur sont offertes.
Or il me semble que le déséquilibre que j'évoquais se creuse. C'est bien là le véritable sujet du débat qui nous oppose.
(L'amendement n° 378 n'est pas adopté.)