Je crois que j'ai un vrai problème de sémantique, monsieur le ministre. L'intégration me paraît un mot tout à fait à la hauteur. Je peux vouloir acquérir la nationalité française en étant intégrée, en respectant les valeurs de la République et les valeurs de laïcité, mais l'assimilation pour moi, cela peut être autre chose. Je m'intègre, je vis comme mon voisin, mais mes parents sont peut-être nés ailleurs et ce mot peut signifier aussi que je dois oublier ce que je suis. Ne mélangeons donc pas tout. Les demandeurs de naturalisation ne sont pas tous des femmes ayant envie de porter le voile intégral.
Je veux bien vous écouter, je veux bien croire tout ce qu'ont dit mes collègues de la majorité, mais, si l'on revient à travers l'accès à la naturalisation à des débats qui ont pollué l'atmosphère de ce pays pendant un an, celui sur le voile intégral – j'étais vice-présidente de la mission et j'ai entendu beaucoup de choses –, ou celui sur l'identité nationale, cela me pose tout de même un problème et je crois que tout ce que nous disons depuis tout à l'heure se vérifie. L'intégration, oui, mais attention au mot assimilation. Je vis dans ce pays, je m'intègre, je respecte les valeurs de la République, mais je n'oublie pas d'où je viens.