Madame la ministre de la santé, le 30 septembre dernier, j'ai remis un rapport d'information intitulé « Faire de la lutte contre l'obésité et le surpoids une grande cause nationale ».
Comme vous le savez, l'obésité est un fléau qui touche des millions de personnes dans le monde entier. La France n'est malheureusement pas épargnée, puisqu'un adulte sur deux est en surcharge pondérale et un sur six est obèse. Les enfants sont particulièrement concernés : un jeune sur cinq est en surcharge pondérale.
Dans mon rapport, nous avons, avec les collègues qui ont contribué à ce travail parlementaire, démontré que cette épidémie n'était pas seulement un problème alimentaire, mais qu'elle posait un véritable problème de santé publique : l'obésité est facteur de nombreuses maladies, raccourcit l'espérance de vie des personnes touchées et coûte entre dix et quinze milliards d'euros à notre système de santé.
Je sais, monsieur le Premier ministre et madame la ministre, puisque vous me l'avez écrit, que vous approuvez une grande partie des 83 propositions qui figurent dans ce rapport.
Ce problème est aussi un problème de société : le surpoids est un marqueur social, car les personnes obèses souffrent de discriminations, de leur différence, du regard de l'autre. Elles souffrent également de difficultés rencontrées dans la vie de tous les jours. Les mesures préconisées dans le texte « Hôpital, patients, santé et territoires » répondront, je l'espère, à une partie de leurs préoccupations.
Nous vivons dans une société paradoxale qui veut nous imposer un schéma corporel standardisé, « des corps toujours plus jeunes et toujours plus minces », alors que la réalité est tout autre et qu'il existe bel et bien des diversités dans le physique que chacun doit accepter et respecter.
Tout cela pousse certains d'entre nous à chercher des solutions dont les conséquences sont parfois dramatiques, et l'actualité nous a confrontés, à cet égard, à des événements douloureux. Je veux parler de l'affaire des gélules dites « miracle » proposées à celles et ceux qui souhaitent perdre du poids à tout prix. Ces produits ont causé la mort de plusieurs personnes cet été et, en France, une jeune femme est décédée, au début du mois de novembre, suite à la prise de gélules Best life.
Madame la ministre, quand des personnes, en grande majorité des femmes, cherchent, sans que cela soit justifié mais poussées par une société qui impose à tous les mêmes critères de beauté, quand ces personnes, disais-je, cherchent à obtenir ces gélules, comment les empêcher de s'en procurer ? Que comptez-vous faire pour mettre un terme à la vente de ces produits, appelés « médicaments » de façon impropre ?