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Intervention de Christian Vanneste

Réunion du 28 septembre 2010 à 21h30
Immigration intégration et nationalité — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaChristian Vanneste :

Des économistes et des sociologues permettent aujourd'hui de se faire une représentation plus objective du problème. Comme Jacques Marseille avait démontré que la colonisation avait davantage coûté à la France qu'elle ne lui avait rapporté, Michèle Tribalat a pu relativiser le rôle positif de l'immigration sur l'économie. Hugues Lagrange a quant à lui brisé le tabou de l'absence de lien entre l'immigration et la délinquance.

Dans les deux cas, une évidence s'impose : on ne commence pas à ausculter un patient en cassant le thermomètre ou en refusant l'IRM.

C'est à partir de la diversité reconnue des immigrations qu'il faut réguler celles-ci, comme l'a souhaité le Président de la République dans son discours de Grenoble. Le texte que nous étudions s'engage dans cette voie de la régulation, mais notre pays n'a pas encore sur cette question les moyens scientifiques et juridiques d'avoir les yeux grands ouverts. Nous pourrions par exemple faire appel à un outil comme le registre national – auquel a fait allusion notre collègue Patrice Verchère –, qui existe dans un pays très démocratique, la Suède.

Une connaissance plus précise de l'immigration et de ses conséquences nous empêcherait-elle de traiter le problème avec moins d'humanité ? Elle empêcherait les difficultés. Elle permettrait de prolonger l'idée essentielle contenue dans le texte d'aujourd'hui, l'accord des volontés, celle du migrant, mais aussi celles du pays d'origine et du pays d'accueil.

Comme le disait M. Guibal, nous devrions parler non pas d'immigration choisie, ce qui implique une dissymétrie et une hiérarchie, mais plutôt d'immigration contractuelle. Je pense que c'est le fil conducteur de ce texte.

C'est sur l'accord des volontés que doivent s'appuyer à la fois l'immigration fondée sur le travail et la lutte contre le trafic des migrants. C'est aussi sur cet accord que doit reposer la politique d'intégration. Tout immigré n'a pas vocation à devenir descendant de Vercingétorix. Il peut parfaitement regagner son pays dès lors qu'il aura occupé un emploi, fait venir ou non sa famille, appris le français et obéi aux lois de la République. Mais c'est une volonté différente qui le conduira à devenir Français, à s'assimiler et non plus à s'intégrer. Qu'une volonté plus marquée conduise à en accélérer le processus comme le prévoit le texte est une excellente mesure. La France n'est pas une page blanche sur laquelle n'apparaîtraient plus que des écritures étrangères, parce que l'universalisme et la laïcité nous auraient condamnés à nier notre identité et à reconnaître des communautarismes parfois provocateurs.

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