Il en profite même pour glisser dans ce projet des changements sur des points qui n'ont rien à voir avec les directives de l'Union, au motif de « renforcer la politique d'intégration » ou d'introduire des mesures « de simplification » ; deux formules bien éloignées de la réalité. En fait, ce projet de loi constitue une étape supplémentaire dans la fragilisation d'hommes, de femmes, d'enfants et de familles déjà fortement ébranlés par les difficultés de l'exil.
Certains fuient la guerre ou les traitements inhumains pour sauver leur vie. D'autres cherchent simplement à améliorer leur situation et celle de leur famille. Ils aspirent, comme tout un chacun, à vivre en paix, dans la sécurité, et à travailler en France.
Outre l'ingénieuse invention d'une zone d'attente « sac à dos », pour reprendre l'image utilisée par une association – sac à dos que les étrangers débarquant sur le territoire national apporteront avec eux où qu'ils soient puisque tout lieu dans lequel ils seront découverts pourra être ainsi qualifié –, ce projet de loi restreint les possibilités d'accéder au territoire pour demander l'asile et place un plus grand nombre d'éventuels demandeurs dans des conditions défavorables pour l'examen de leur demande de protection. S'ils sont déboutés et renvoyés, il leur est interdit de revenir dans l'Union européenne pour sauver leur vie. On a parlé tout à l'heure de jeunes Afghans qui ont été renvoyés en Afghanistan alors qu'ils y risquent leur vie, mais ils ne sont pas les seuls.