Monsieur le ministre, cette circulaire visait les Roms comme devant être expulsés prioritairement ; elle a été corrigée par la suite, mais sa philosophie n'en demeure pas moins. Il faut le dire clairement. On veut traiter un problème d'installation de camps, mais le nomadisme fait partie de l'Europe : n'oublions pas que ces gens ont droit au même respect que chacun d'entre nous. (Murmures sur les bancs du groupe UMP.)
M. le rapporteur a indiqué que l'article 1er représentait une petite bonification supplémentaire. Mais c'est la méthode, c'est l'esprit même du texte qui fait problème ! Ce n'est même pas systématique ; c'est systémique : comme le disait tout à l'heure Patrick Braouezec, on brandit une mesure, qui permettra à ceux qui ont réussi, à ceux qui ont les moyens, de bénéficier d'une réduction de la durée de résidence nécessaire à la naturalisation. Quant à ceux qui n'ont pas eu de succès, à ceux qui n'ont pas les moyens, aux ouvriers dont on aura besoin ou aux pauvres qui ont décidé de venir chez nous, ils ne bénéficieront pas de cette mesure. Entre deux ans et cinq ans, la différence est grande !
Votre politique instille un esprit de discrimination. Vous pratiquez la discrimination sociale, et comme nous savons que ce sont les immigrés qui seront principalement concernés, vous pratiquez même une discrimination que j'appellerai socio-raciale.
Il faut être très vigilant sur cet article 1er, et je demande donc sa suppression.