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Intervention de Maryse Joissains-Masini

Réunion du 16 septembre 2010 à 9h30
Réforme des collectivités territoriales — Article 5

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMaryse Joissains-Masini :

Monsieur le président, monsieur le ministre, monsieur le secrétaire d'État, en tant qu'élue impliquée dans la gestion de collectivités territoriales, je souhaiterais dire deux mots de la manière dont elles fonctionnent, car, à Paris, on ne semble pas en avoir la même perception que moi.

J'ai l'honneur de diriger deux collectivités importantes. En dix ans, l'une n'a pas augmenté les impôts, l'autre les a diminués. La dette a été non seulement contenue, mais en partie remboursée. Tous les emplois précaires qui avaient été créés par nos prédécesseurs socialistes ont été intégrés, et nous sommes heureux de l'avoir fait. Nos zones d'activités sont en pleine expansion et notre gestion vertueuse pourrait être imitée par l'État, qui s'en porterait beaucoup mieux.

Je ne suis pas là pour faire l'apologie de ces territoires, encore qu'ils le mériteraient, mais pour défendre les maires et les présidents d'intercommunalité, qui ont le sentiment que la philosophie de la réforme est hostile aux élus locaux. Lorsqu'on dit : « Moins de fonctionnaires, mieux payés », je suis d'accord. Lorsque la majorité mène les réformes qui ont été entreprises jusqu'à présent, je suis d'accord. Mais lorsqu'on dit : « Il faut moins d'élus, et ça ira mieux ! », mes collègues et moi le prenons comme un camouflet. Ce n'est pas ainsi que l'on doit présenter une réforme. Non seulement on semble oublier que les élus se taperont, si j'ose dire, la même quantité de travail puisque les périmètres des territoires sont identiques, mais on entretient une atmosphère qui leur est hostile. Ce ne sont pas les annonces gouvernementales qui permettront de rendre aux élus le statut qui doit être le leur.

Monsieur le ministre, je sais que vous êtes entourés de nombreux conseillers. Énarques, polytechniciens, ils sortent de grandes écoles, mais ils n'ont pas toujours fait la preuve qu'ils étaient capables de réussir sur le terrain. Si M. Fabre-Aubrespy était là, je lui aurais rappelé que, lorsqu'il était vice-président de l'intercommunalité que je préside, son optique était tout à fait différente. Il défendait les maires, au point, d'ailleurs, de « plomber » le SCOT en refusant que l'intercommunalité lui dicte ce qu'il devait faire en la matière. Et il avait raison !

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