Je m'exprime solennellement depuis cette tribune contre cette réforme qui se traduit par le recul de l'âge légal de la retraite et l'allongement des durées de cotisation. Je le fais en étant fidèle au mandat que m'ont confié les électeurs devant lesquels je me suis engagé, en 2007, à m'opposer à toute régression sociale mise en oeuvre par ce gouvernement. (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.)
Cette réforme est évidemment une régression sociale sans précédent qui s'inscrit dans une offensive plus vaste contre notre pacte social et républicain. Je vous renvoie sur ce sujet aux déclarations de M. Denis Kessler, vice-président du MEDEF, qui expliquait, en 2007, que la démolition de l'oeuvre du Conseil national de la Résistance et des lois qui en sont inspiré constituait une priorité.
Il y a quinze jours, lors de l'université d'été du MEDEF qui s'est tenue en présence d'une dizaine de membres de ce gouvernement, Mme Parisot vous a donné ce qui est en quelque sorte votre feuille de route. Selon elle, après « l'indispensable » réforme de retraites en cours, il faudra s'attaquer à l'assurance maladie. C'est effectivement ce qui nous attend si, par malheur, cette réforme devait être adoptée.
Peut-être ce texte sera-t-il voté dans cette assemblée par une majorité au terme de notre débat ; ce qui est certain, c'est que le débat n'est pas terminé dans le pays et que le combat va continuer pour obtenir le retrait de cette contre-réforme, de ce projet de loi scélérat traduisant une régression sociale. La lutte continue parce, même si le Gouvernement n'en a pas conscience, l'exaspération, le ras-le-bol et la colère sociale sont très profondément ancrés dans ce pays.