Il ne s'agit évidemment pas de mettre en cause le président de l'Assemblée nationale qui, je le crois, a mené correctement les débats. La critique doit d'abord porter sur ce règlement, dont on nous disait il y a quelques années qu'il donnerait au Parlement des pouvoirs supplémentaires. On vient de voir concrètement quels sont ces pouvoirs. Mais, je vous le dis ici : la messe n'est pas dite ! Les sénateurs seront, je l'espère, moins aux ordres que les députés.
Vous avez manqué le rendez-vous sur les retraites et les Français, le moment venu, sauront vous le rappeler. Rendez-vous manqué sur des dossiers aussi importants que la pénibilité, la gestion des carrières longues, la situation des polypensionnés. Rendez-vous manqué encore sur la politique d'égalité entre les hommes et les femmes en matière d'accès au droit à la retraite. Rendez-vous manqué sur la garantie du niveau de pension des retraites, qui a d'ailleurs fait cruellement défaut dans ces débats. Absent des débats aussi, votre échec en matière de politique de l'emploi. Comment, en effet, peut-on imaginer de parler des retraites sans parler d'emploi ? Rendez-vous manqué, enfin, sur les équilibres financiers. La réforme que vous nous avez présentée fait l'impasse sur ce point. Dès 2012, je l'ai dit ici et nous aurons l'occasion de le rappeler, il manquera 6 à 7 milliards d'euros. C'est la raison pour laquelle…