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Intervention de Marie-Françoise Clergeau

Réunion du 14 septembre 2010 à 21h30
Réforme des retraites — Article 30

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarie-Françoise Clergeau :

Les inégalités des femmes face à la retraite sont la conséquence évidente des inégalités des femmes sur le marché du travail et de leur place dans la sphère privée.

Un taux de chômage plus élevé, le travail à temps partiel plus fréquent, les contrats précaires, les politiques de salaires valorisant mobilité et disponibilité, les écarts de rémunérations, la concentration de l'emploi dans les secteurs aux salaires les plus bas sont autant de facteurs qui se traduisent dans l'acquisition de droits qui pénalisent majoritairement les femmes.

L'entrée massive des femmes sur le marché du travail, la diminution des écarts de salaires ne suffisent pas à résorber les effets liés aux conditions des emplois qu'elles occupent. Ces inégalités face à la retraite sont également la conséquence de la place des femmes dans les tâches familiales et domestiques, en lien avec le rôle qui leur est traditionnellement dévolu.

La prise en charge des enfants et des personnes à charge dépendantes est encore principalement effectuée par les femmes. Elle a pour conséquence des périodes d'inactivité, des interruptions de carrières et des progressions de celles-ci moindres ou encore des cessations d'activité précoce.

J'entends qu'il faudrait que je me dépêche parce que le temps de parole est limité. Quel comble de nous demander de nous taire au moment où l'on parle des femmes ! (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)

Selon le conseil d'orientation des retraites, même si ces écarts de niveau de pension entre les femmes et les hommes pourraient être réduits, ils ne devraient pas disparaître à un horizon prévisible. Par ailleurs, les écarts se maintenant, cet organisme laissait présager, lors d'une séance plénière en février 2007, le risque de voir apparaître une nouvelle forme de pauvreté parmi les retraités célibataires ou divorcés du fait de la modification du modèle familial.

Aujourd'hui, les femmes travaillent beaucoup à temps partiel. Entendez notre amendement qui vise à pénaliser les employeurs qui vont trop loin sur le temps partiel. Un moyen d'avancer dans la bonne direction consiste à maintenir à soixante-cinq ans le départ à la retraite sans décote. C'est indispensable pour réduire la pauvreté chez les femmes. Il faut également introduire des sanctions pour les employeurs qui ne respectent pas les obligations inscrites dans différents textes de loi aisni que le rappelle le rapport de l'IGAS de juillet 2009 qui dresse un triste bilan des négociations et de l'action des entreprises quant à l'égalité professionnelle.

J'espère que vous accepterez nos quelques propositions car, si elles sont appliquées, elles iront dans le sens d'une plus grande égalité professionnelle entre les femmes et les hommes.

Enfin, monsieur le ministre, je vous demande de bien vouloir répondre à la question que j'ai posée tout à l'heure concernant la prolongation de l'allocation veuvage. Quand sera-t-elle présentée à l'Assemblée ? Les jeunes veuves peuvent-elles être rassurées ? Pouvez-vous vous lever pour répondre au moins à cette question, à défaut de vous expliquer sur les attaques auxquelles vous vous êtes livré à l'encontre de Mme Coutelle ? (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.)

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