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Intervention de Marie-Françoise Clergeau

Réunion du 14 septembre 2010 à 21h30
Réforme des retraites — Article 29

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarie-Françoise Clergeau :

…, nous constatons que votre texte ne comporte aucune avancée en la matière. Bien au contraire, les mesures injustes que vous prônez seront plus lourdes de conséquences pour des veufs et surtout des veuves déjà confrontés à des situations difficiles.

N'oublions pas que l'on compte 580 nouveaux veuvages chaque jour, dont 20 % sont qualifiés de « précoces » en raison de l'âge du conjoint décédé. Les personnes frappées par le veuvage sont 3,8 millions dans notre pays et la grande majorité des conjoints survivants sont des femmes. Nous savons combien les retraites des femmes sont faibles ; celles des veuves le sont encore davantage.

Le Président de la République s'est engagé à plusieurs reprises à améliorer le sort des veuves et des veufs en portant le taux de réversion de 50 à 60 %. Une fois de plus, il ne tient pas ses promesses : seuls les veufs et veuves âgés de plus de soixante-cinq ans et percevant moins de 800 euros mensuels ont obtenu une majoration de leur pension de réversion.

Les situations varient certes beaucoup selon l'âge du veuvage, la situation familiale, les ressources, selon que le conjoint survivant travaille ou non, selon que la personne décédée travaillait dans le secteur public ou privé.

En 2009, votre gouvernement a durci les conditions d'accès à la réversion en rétablissant un seuil d'âge : désormais, la réversion n'est versée qu'à partir de cinquante-cinq ans. La loi Fillon sur les retraites prévoyait la suppression de la condition d'âge au 1er janvier 2011. Qu'en est-il, messieurs les ministres ?

Vous avez d'autre part annoncé que l'allocation veuvage, qui devait prendre fin au 31 décembre prochain, était prolongée. J'aimerais savoir dans quel cadre exactement, puisque, sauf erreur de ma part, ce ne sera pas sous la forme d'un amendement gouvernemental au présent projet de loi. En outre, pour combien de temps sera-t-elle prolongée le cas échéant ?

Il faut trouver des solutions pérennes et regarder en face ce que vivent ces hommes et ces femmes qui perdent leur conjoint et sont malheureusement confrontés très souvent, outre les difficultés morales, à des difficultés financières lourdes.

L'allocation veuvage n'est que de 570 euros. II est temps de faire un effort et d'augmenter sensiblement cette allocation, perçue par celles et ceux qui ont moins de cinquante-cinq ans et ne peuvent encore prétendre à la réversion. En effet, elle est beaucoup trop faible, en particulier pour les femmes qui ont encore souvent des enfants à charge. La revalorisation est indispensable.

En prenant en considération tous les revenus des conjoints survivants, au-delà de leur seul salaire ou de leur propre pension de retraite, et en y incluant notamment toutes les ressources personnelles qui permettent à des familles aux revenus modestes ou moyens d'améliorer quelque peu leur niveau de vie, vous avez, messieurs les ministres, transformé la pension de réversion en une allocation différentielle…

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