Notre amendement vise à demander au Gouvernement de remettre au Parlement un rapport visant à modifier l'article L. 161-23-1 du code de la sécurité sociale afin que les modalités de calcul de la revalorisation des pensions servies outre-mer tiennent compte de l'évolution de l'indice des prix propres à ces départements. Les retraités d'outre-mer ont les pensions les plus faibles de la République : 374 euros en moyenne en Guadeloupe et 7 831 bénéficiaires de la retraite agricole. Je rappelle que le minimum vieillesse s'élève à 708, 95 euros, presque 709 euros. Selon une loi votée ici, la retraite devrait être à 85 % du SMIC, c'est-à-dire environ 750 euros. Et je ne parle pas du seuil de pauvreté, 817 euros, me semble-t-il. Il existe un différentiel de 250 euros entre le montant moyen des pensionnés d'outre-mer et ceux de la métropole.
Non seulement, le niveau des pensions outre-mer est faible, mais il est diminué par la hausse des prix. Il existe une différence de 26 % en défaveur de la Guadeloupe. Au fil du temps, en raison de l'indice des prix élevé et du faible nombre de carrières complètes, les pensions sont encore plus maigres. C'est une double injustice.
Dans une république unitaire à organisation décentralisée, il me semble néanmoins que l'on ne peut centraliser cette question. Autant je peux comprendre, pour des motifs d'égalité, qu'il y ait un indice, mais, dans la mesure où l'État ne contrôle pas les prix en outre-mer et qu'il existe des situations de monopoles – l'autorité de la concurrence l'a prouvé récemment –, on ne peut pas laisser filer les pensions de retraite, au nom d'une certaine conception de l'égalité.