C'est vrai, et ces sous-traitants sont nombreux. Ils suscitent d'ailleurs des inquiétudes pour ce qui est de la sûreté et de la sécurité nucléaire car ils n'ont pas forcément toute la formation requise, alors qu'ils se déplacent d'un chantier à l'autre ou d'une installation de base, comme dirait l'autorité de sûreté nucléaire, à l'autre. On s'aperçoit d'ailleurs qu'ils sont parfois utilisés de manière rapide, puis qu'ils sont exclus car ils ont eu leur dose. Et cette dose peut se révéler létale ou en tout cas causer une maladie bien après qu'on a travaillé dans une centrale nucléaire. Cet effet retard est maintenant bien connu des médecins.
C'est aussi une question de qualité de vie au travail. Ainsi on ne peut envisager de reporter l'âge de départ à la retraite sans se donner comme priorité l'amélioration des conditions de travail, notamment celles des plus âgés. Actuellement, les entreprises ont tendance à favoriser le départ des salariés vieillissant, dont le salaire bénéficie de l'ancienneté et qu'elles considèrent, à tort, comme moins « productifs » que les jeunes, plus enclins aux arrêts maladie, supportant mal l'intensification du travail observée ces dernières années. Il faut en finir avec cette pression toujours plus grande imposée aux salariés, et comme l'ont fait nombre de pays d'Europe du Nord, apporter un soutien technique aux entreprises pour améliorer les conditions de travail, et sanctionner celles qui ne s'engagent pas dans un processus d'amélioration.
Aujourd'hui, la droite et le patronat réclament l'allongement de la durée de cotisation et le report de l'âge de départ à la retraite, par ce projet de loi. Nous y sommes opposés. Comment peut-on penser qu'il est possible à la fois de faire du travail une expérience de plus en plus désagréable en raison de la pénibilité et du stress croissant, une expérience éprouvante et absurde, tout en demandant à des salariés d'y passer une période encore plus longue de leur vie en ajoutant deux ans et quelquefois plus ?
Le sixième point concerne l'équité entre les sexes. Nous y reviendrons en abordant dans un chapitre prochain les problèmes d'égalité entre femmes et hommes.
La carrière des femmes est fréquemment pénalisée lorsqu'elles ont des enfants, en particulier lorsqu'elles les élèvent seules. Il faut bien entendu agir pour réduire ces inégalités dans la carrière et le partage des taches entre hommes et femmes, mais cela ne doit pas empêcher d'apporter des compensations à toutes celles qui ont déjà été pénalisées. Or cet aspect n'est pas pris en compte ou ne l'est que très partiellement par la validation de trimestres pour une naissance.