Découvrez vos députés de la 14ème législature !

Intervention de Marie-Lou Marcel

Réunion du 14 septembre 2010 à 21h30
Réforme des retraites — Article 28

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarie-Lou Marcel :

Avec cet article 28, nous touchons un problème crucial en matière de solidarité nationale, il s'agit des retraites agricoles. Sur le forum des spectateurs de l'émission « À vous de juger » figurait une question qui n'a pas été posée au Premier ministre. Je reprends cette question : « Mes beaux-parents sont agriculteurs, et dans six semaines ils seront retraités. Trouvez-vous normal qu'en tant que femme d'agriculteur, alors qu'elle travaille depuis l'âge de quinze ans dans la ferme familiale, ma belle-mère ne touchera que deux cents euros par mois, et mon beau-père six cents euros ? Ils sont en dessous du minimum vieillesse, tout cela parce qu'ils dépendent du régime agricole. Ils ont travaillé toute leur vie sans vacances, sans loisirs, et pourquoi ? Quelle reconnaissance de la part de la République ? »

Ce type de situations, nous en rencontrons tous les jours dans nos permanences ou lors de nos déplacements. Force est de constater que l'on assiste à une paupérisation grandissante des agriculteurs et des retraités de l'agriculture. Ceux-ci n'ont pas attendu le débat sur les retraites pour faire entendre leur voix. Les pensions agricoles forment les plus basses retraites de notre pays. Avec un montant minimum atteignant péniblement 645 euros pour une carrière complète de chef d'exploitation, et 512 euros pour une carrière complète de conjoint, on voit bien que nous nous trouvons avec des pensions qui n'atteignent même pas les 75 % du SMIC que la loi doit garantir.

Le pouvoir d'achat des agriculteurs baisse constamment, et la dernière revalorisation des pensions ne concernait que des personnes ayant une carrière complète. Sur le département de l'Aveyron, le montant moyen de cette revalorisation est de l'ordre de vingt-cinq euros. En outre, le système mis en place supprime les points gratuits qui existaient avant le premier janvier 2009. De plus, il s'agit d'une population touchée de plein fouet par la pénibilité. Qui parmi nous accepterait encore de travailler de cinq heures à vingt-deux heures, en plein air, soumis à tous les aléas météorologiques, et effectuant des tâches manuelles relevant de la contrainte physique ? Il est nécessaire de garantir que le montant d'une pension de retraite agricole ne pourra pas être inférieur à l'ASPA, et enfin que compte tenu de la pénibilité du métier d'agriculteur, on puisse valider une année pour dix ans d'activité.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion