…Et 57 % des bénéficiaires sont des femmes. Mais comme l'indique l'étude de Terra Nova, c'est quand même bien supérieur aux minima sociaux pour les actifs. Le Gouvernement a également augmenté la pension de réversion de 11 %. Dans ce texte, il prend en compte les indemnités de congé de maternité dans le calcul de la pension de retraite. Mais comme ce sont les femmes qui vont accoucher maintenant qui bénéficieront de cette disposition, elle ne coûtera pas un centime à l'État avant 2022, l'étude d'impact du projet le signale. Enfin, les femmes qui ont eu au moins trois enfants et qui perçoivent l'assurance vieillesse des parents au foyer, bénéficient de 27 années de cotisations pour un montant égal au SMIC. Quant aux femmes fonctionnaires, elles pourront, pendant encore cinq ans, toucher une retraite sans décote lorsqu'elles ont eu trois enfants et ont été quinze ans en activité.
Après d'autres oratrices et après François Bayrou, je rappellerai quelques chiffres connus, mais qu'il faut marteler. En moyenne, les femmes ont une retraite inférieure de 40 % à celle des hommes. Elles ne sont que 44 % à effectuer une carrière complète contre 86 % des hommes. Enfin, une femme sur trois travaille jusqu'à 65 ans pour éviter de subir une décote.
Monsieur le ministre, vous avez toujours dit avec force – et je partage cet avis – qu'une telle situation trouve son origine dans l'inégalité de rémunération entre hommes et femmes à l'intérieur de l'entreprise, qui est estimée à 23 %. D'ailleurs, même les femmes qui n'ont pas d'enfant ont un salaire inférieur à celui des hommes. C'est bien là le vrai problème. L'inégalité des retraites ne fait que refléter celle des rémunérations et des promotions.
Toutefois, si atteindre l'égalité des salaires doit être notre action prioritaire, il est difficile d'attendre que cette égalité soit réalisée pour agir.