Nous sommes au coeur du sujet. On nous dit que des centaines de milliers de gens vont se trouver dans la misère, mais que le Gouvernement réfléchit et va trouver une solution. Notons qu'il n'a toujours pas réfléchi et qu'il n'a toujours pas trouvé de solution. Ne pas penser aux dégâts humains que va causer la réforme que l'on est en train de faire, pour nous parlementaires, ça fait drôle ! Certes, nous ne serons pas touchés ici, mais cela concerne beaucoup de gens. On a posé la question au Premier ministre hier et il a donné la réponse. Cela a été tranché à l'Élysée et la réponse va rester la même : c'est l'UNEDIC, les assurances chômage qui vont devoir prendre en charge la situation, à condition que le MEDEF et les organisations syndicales aboutissent à un accord. Or, selon celles-ci, un tel accord ne pourra jamais être trouvé sur ces questions. La négociation risque de durer dix, douze ou quatorze ans, et pendant ce temps que fera-t-on pour ces gens qui n'auront aucune ressource ?
On nous parle d'une proposition que l'on nous fera au cours de la navette. Cela veut déjà dire que l'on n'a pas pris le temps de la réflexion. Mais, admettons que cela soit vrai, pourquoi ne commencerions-nous pas par adopter cet amendement qui touche une petite minorité de gens, quitte à le remplacer ensuite par le bon amendement que nous présentera le Gouvernement et qui s'adressera aux centaines de milliers de gens concernés ? Comme le dit le dicton populaire, un tiens vaut mieux que deux tu l'auras ! C'est pourquoi je vous demande, mes chers collègues de la majorité, de voter l'amendement déposé par l'un d'entre vous, qui me paraît aller dans le bon sens sans pour autant résoudre le problème, loin s'en faut ! Au moins, nous verrons s'il y a une volonté politique dans tout ça ! Vous voyez que je ne suis pas extrémiste moi, contrairement à ce qu'on dit ! Je ne suis pas pour le tout ou rien !
En adoptant cet amendement, nous ferions au moins un petit pas, car cela fait longtemps que je suis parlementaire et je sais bien ce que deviennent les propositions que l'on doit nous faire au cours de la navette : elles se perdent toujours en route dans les formidables bouchons qui se créent entre le Sénat et l'Assemblée nationale ! Résultat : les promesses sur des points essentiels n'ont jamais été tenues. Alors, montrez votre bonne volonté, mesdames, messieurs de la majorité, et votez l'amendement déposé par votre collègue, qui prend en compte un vrai problème, même s'il ne le résout qu'au centième. Un centième vaut mieux que rien du tout !
(L'amendement n° 52 n'est pas adopté.)
(L'article 5 est adopté.)