Depuis 1982, nous savons que le régime de retraite par répartition va être en déficit. Nous le savons grâce à une confession de Jacques Delors, alors ministre de l'économie, qui avait appelé l'attention du Gouvernement en indiquant à l'époque que cela ne coûterait pas très cher, puisque cela concernait la génération qui sortait de la guerre, celle des années 40-45. Jacques Delors avait également souligné que ce problème pèserait lourd ultérieurement sur notre régime de répartition, lequel est basé sur la solidarité entre les générations, les actifs payant pour les retraités.
Nous le savons aussi depuis le Livre blanc de Michel Rocard, qui avait alerté l'opinion sur le déséquilibre structurel du régime de retraite. Je dois le dire, depuis les années 82 à 90, la gauche n'a pas fait grand-chose en la matière. Les seules réformes ont été présentées et votées par la majorité, malgré une contestation permanente de la gauche. À chaque fois, la gauche s'est opposée au texte pour, ensuite, le reprendre comme base. Ainsi, M. Ayrault nous a fait une brillante démonstration pour expliquer que nous avions eu raison d'allonger la durée de cotisation, alors qu'à l'époque, cette mesure avait fait l'objet d'un véritable tollé de la part de la gauche !
Depuis cette date, l'opposition s'oppose aux réformes tendant à équilibrer le régime de retraite. Malgré ces réformes, nous constatons pour 2010 un déficit de 32 milliards, au bas mot 11 % du montant des pensions, ce qui n'est pas anodin. Le nombre d'actifs est maintenant de 1,8 pour un retraité, alors qu'en 1960, il était de 4. Par conséquent, le système ne peut qu'être déséquilibré puisqu'il y a moins d'actifs pour financer des retraités plus nombreux – ce qui est une bonne chose puisque l'espérance de vie augmente.