Je voudrais tout d'abord que nous nous entendions sur un point pour éviter faux débats et diversion. Les retraites vont-elles coûter plus cher ? La réponse est oui. Je le précise, car on semble parfois prétendre que nous nierions cette évidence, cette réalité. Nous ne la nions pas : les retraites coûteront plus cher.
Pour autant, votre solution est-elle la seule ? (« Non ! »sur les bancs du groupe SRC.) Non. Il y a votre solution, il y a la solution du parti socialiste, il y a la solution des députés communistes et du Parti de gauche. Vous affirmez qu'il n'y a pas d'autre choix possible, mais il serait plus juste de dire que vous n'avez pas, vous, d'autre choix, car vous ne voulez pas toucher aux revenus financiers, dont l'accumulation a provoqué la crise. Compte tenu de cette exigence, dans cette logique, votre solution est effectivement la bonne, mais ce n'est pas celle qu'attendent les Français.
Déclarer que la crise exige cette réforme, comme le fait M. Copé, c'est lancer le débat d'une manière très intéressante, et sur le fond. Malheureusement, vous avez désormais pris l'habitude de parler de la crise comme d'un OVNI : on ne sait plus qui a fait quoi, ni pourquoi, ni comment, et la crise serait descendue du ciel !
Si l'on veut trouver la bonne solution, il faut se demander qui est responsable de la crise. Si l'on ne répond pas à cette question, on n'a aucune chance de trouver la bonne solution.
Cela a été dit et redit, y compris par les plus grands économistes, et je le répète même s'il peut y avoir des divergences à ce propos : les responsables de la crise sont les spéculateurs, les banquiers, les politiques, les institutions financières. Ce ne sont pas les communistes et le Parti de gauche qui disent que les marchés financiers se sont gavés de liquidités jusqu'à l'overdose, c'est Patrick Artus, qui, jusqu'à preuve du contraire, n'est pas communiste. Voilà donc qui est responsable de la crise.
J'ai envie de remercier M. Copé pour sa franchise…