L'article 5 est le coeur de la réforme des retraites, qui propose un dispositif bien équilibré, justifié par plusieurs raisons.
La première, n'en déplaise à ceux que nous entendons depuis ce matin, est l'évolution démographique. Cette évolution parle d'elle-même et ne peut être contestée : l'espérance de vie a augmenté de 6,3 années depuis 1982 ; le nombre de retraités est aujourd'hui de 15,5 millions et passera à 18 millions en 2030 et à 23 millions en 2050 ; alors qu'il y avait quatre actifs pour un retraité en 1960, il n'y en a plus que 1,7 aujourd'hui et il y en aura 1,5 en 2050. Ces faits, indéniables, montrent bien que, même si la crise financière et économique qui sévit partout dans le monde – et qui n'a pas son origine en France mais dans les pays anglo-saxons – a accentué les problèmes que connaît notre système de retraite, ceux-ci ont pour cause essentielle et profonde l'évolution démographique.
Deuxièmement, choisir de reculer de façon très progressive, de quatre mois par génération, l'âge légal de départ à la retraite jusqu'en 2018 est le seul moyen pour éviter, soit une augmentation des cotisations, soit une baisse du niveau des retraites – nous verrons, si jamais une autre majorité arrivait au pouvoir en 2012, ce que je ne crois pas, si elle remet en cause cette réforme – soit, ce qui serait encore pire, l'éclatement de notre régime de retraite par répartition.