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Intervention de Bernard Deflesselles

Réunion du 26 juin 2008 à 15h00
Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale — Déclaration du gouvernement et débat sur cette déclaration

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBernard Deflesselles :

…ainsi que notre volonté de leur permettre d'effectuer leurs missions – souvent dangereuses – dans les meilleures conditions, avec des matériels modernes et adaptés.

Ces missions sont au service d'une double ambition, d'un double défi : la construction d'une défense européenne et la rénovation de l'Alliance atlantique. Notre vocation d'action au sein de l'Union européenne est claire et va dans le sens de l'histoire. Du Traité de Rome à celui de Maastricht, de la CECA à l'Union, nous avons bâti un espace économique, monétaire et de liberté unique au monde. C'est désormais dans cet espace de paix et de prospérité que se conçoit notre sécurité. Nous voulons une politique étrangère et de sécurité commune aux Vingt-sept.

Faisons nôtre la proposition du Livre blanc : « l'Union est la seule organisation capable de mobiliser en propre des instruments à la fois économiques, commerciaux, diplomatiques et militaires, nécessaires à la résolution des crises ». Il nous faut aller plus loin et renforcer nos capacités de projection – 60 000 Européens doivent pouvoir être déployés à terme –, mutualiser nos efforts de recherche, mettre en place une industrie européenne de défense, rationaliser nos moyens par leur mise en commun. Le lecteur attentif du Livre blanc ne manquera pas d'interpréter les chiffres qui y figurent. En termes capacitaires au sein de l'Union, le contrat opérationnel pour la France représente à lui seul la moitié des forces projetables que l'Europe consacre à sa sécurité, soit 30 000 hommes. Pour nous, c'est la meilleure réponse à ceux qui se complaisent à rabâcher que les armées françaises sont sur le déclin.

L'Alliance atlantique est notre plus importante alliance militaire. Elle nous lie à vingt et un membres de l'Union européenne. C'est parce que nous sommes un grand nombre à croire et à militer pour l'Europe de la défense que nous estimons nécessaire une participation renforcée mais exigeante de la France à l'Alliance Atlantique. Avec Gilbert Le Bris nous animons cette réflexion au sein de la commission. Tous les gouvernements, toutes les majorités, tous les Présidents de la Ve République ont honoré cet engagement.

Le retour au sein de la structure intégrée se fera avec une triple exigence : la libre appréciation de l'emploi de nos forces, pas de maintien de contingent en temps de paix et l'indépendance absolue de notre puissance nucléaire. Ce n'est en rien l'alignement pur et simple que nous prédisent nos collègues de l'opposition, non plus que la trahison de je ne sais quel dogme éternel qui nous interdirait de nous adapter au monde qui change. C'est au contraire le choix de partager des ambitions et des responsabilités dans une Europe dont nous savons bien que la sécurité ne peut être que globalisée aujourd'hui. Il n'y a donc pas à choisir entre l'OTAN et la défense européenne, les deux sont à l'évidence complémentaires.

Dans tout choix, il y a un discours et une méthode. Le discours est celui de la France que le général de Gaulle qualifiait « d'éternelle », celle d'un humanisme universel. La méthode, tracée par le Président de la République, est celle des nécessaires alliances pour faire face à un contexte géostratégique qui nous rappelle avec une cruelle acuité que notre sécurité est aussi celle de nos voisins et de nos alliés. Le monde du XXIe siècle est devenu un jardin dans lequel les notions de frontières, de cultures, de sociétés ont profondément changé. Il s'accompagne d'une très grande instabilité et présage des bouleversements auxquels nous devons nous préparer.

Pour cela, nous avons le devoir d'adapter notre défense nationale et de bâtir un nouveau concept de sécurité : celui d'un peuple qui aspire à rester debout. Chacun sait que cela n'est possible que lorsque la nation est unie dans la conscience de son passé et dans la continuité de la République. Cela n'est vrai, dans notre longue histoire, que lorsque la force des armées est aussi celle de la nation. (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)

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