Monsieur le président, madame la ministre de l'intérieur, de l'outre-mer et des collectivités territoriales, monsieur le ministre, mes chers collègues, voilà bientôt un an que le Président de la République a lancé l'entreprise de refondation de notre politique de défense et de sécurité nationale. Cet engagement, celui du Livre blanc, auquel nous souscrivons, est celui de la nation face à son histoire, d'une France libre, pacifique et responsable. Il définit en toute transparence le contrat sécuritaire qui lie la nation à ses armées pour les deux prochaines décennies du XXIe siècle. C'est à partir des choix stratégiques du Livre blanc que sera adapté et modernisé notre outil de défense.
Je voudrais saluer le ministre de la défense pour son implication personnelle et adresser un clin d'oeil à Michèle Alliot-Marie, que nous n'avons pas oubliée et qui a présidé pendant cinq ans aux destinées de ce ministère. Je salue également les membres de la commission du Livre blanc, en premier lieu leur président, pour la grande qualité de leurs analyses et de leurs propositions et pour les liens qu'ils ont su établir avec la représentation nationale.
En matière d'analyse stratégique, le Livre blanc a toujours été la référence. En 1972, il a consacré dans un monde bipolaire le principe de dissuasion et d'indépendance nationale ; en 1994, il a ébauché le changement de posture stratégique consécutif à la chute du Mur de Berlin ainsi qu'à l'effondrement du Pacte de Varsovie. C'est d'ailleurs depuis cette époque que la France, membre fondateur de l'Alliance atlantique, participe de nouveau aux opérations de maintien ou de rétablissement de la paix, nécessitées par ce nouveau contexte stratégique.
Nous mesurons combien le monde a changé depuis et pas forcément dans le sens plus juste et plus pacifique que nous étions nombreux à espérer. Les « dividendes de la paix », si chers à certains sur les bancs de la gauche en particulier, ne sont qu'une vérité comptable bien dérisoire dans le monde de l'après guerre froide.