Je tiens à attirer l'attention de l'assemblée, sans esprit polémique ni intention d'argumenter dans un sens ou dans l'autre, sur la question de l'espérance de vie.
Je veux simplement rappeler que l'espérance de vie de chaque individu est multi-factorielle et que le travail est relativement mineur par rapport aux autres éléments notamment d'ordre génétique, environnemental ou tenant aux habitudes de vie qui entrent en jeu.
Je veux également souligner le danger qu'il y a de catégoriser des professions en laissant entendre que les personnes bénéficiant d'une espérance de vie plus longue devraient travailler plus longtemps.
Les maîtres d'école sont ceux qui ont la durée de vie la plus longue dans notre pays. Faut-il leur demander, en compensation, de faire des années supplémentaires ?
Par ailleurs, nous savons tous que les femmes ont une espérance de vie plus longue que les hommes. Va-t-on, sur la base de ce critère, leur demander de travailler plus longtemps et, ainsi, aggraver l'inégalité hommesfemmes existant déjà sur le plan des salaires ?
La question de l'espérance de vie doit être prise en compte dans sa globalité. Il est vrai que certains métiers sont plus à risques que d'autres. Mais, si l'on prend le cas des métiers exposés à l'extérieur, nous nous apercevons qu'il y a, paradoxalement, une insuffisance respiratoire plus importante que chez les autres professions : cela vient, non seulement de l'exposition aux intempéries, mais également du fort tabagisme qui y règne, du fait de l'habitude ou de l'impression que fumer réchauffe lorsqu'on a froid à l'extérieur. Cela favorise le broncho-emphysème et l'insuffisance respiratoire.