Le débat général sur l'article 4 nous donne l'occasion de clarifier quelques notions et de nous mettre d'accord, surtout après l'intervention du Premier ministre, qui a été quelque peu confus dans les notions qu'il a utilisées en s'adressant aux Français. En effet, il a mélangé la notion d'âge de départ à la retraite et celle de durée de cotisation. L'âge légal de départ à la retraite correspond à un seuil, tandis que la durée de cotisation correspond à une durée. Nous sommes attachés à ce seuil de soixante ans, seuil protecteur pour celles et ceux qui ont eu les carrières les plus difficiles et qui ont commencé à travailler tôt.
L'espérance de vie à la naissance a augmenté, et c'est une bonne chose. Nous gagnons chaque année environ trois mois d'espérance de vie, ce qui me conduit parfois à faire une mauvaise plaisanterie en disant que le jour où nous gagnerons chaque année treize mois d'espérance de vie, nous serons immortels !
L'exposé des motifs du projet de loi rappelle que l'espérance de vie a augmenté de 6,3 ans depuis 1982. C'est vrai. Mais, quand la retraite à soixante ans a été instaurée, la durée de cotisation était de 150 trimestres. Or, depuis, elle est passée à 162. Sur ces 6,3 ans, nous avons donc déjà « donné » trois ans au temps travaillé.
J'en viens maintenant à l'espérance de vie à soixante ans. Combien, à soixante ans, me reste-t-il d'années à vivre ?