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Intervention de Pierre-Alain Muet

Réunion du 9 septembre 2010 à 9h30
Réforme des retraites — Reprise de la discussion, amendement 220

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPierre-Alain Muet :

…c'est-à-dire de la seule épargne constituée dans une période où un gouvernement avait, pour la première fois, réduit les déficits et remis les comptes sociaux en excédent, y compris ceux des retraites, parce que la masse salariale croissait fortement.

M. Méhaignerie nous parle toujours de la croissance, du pouvoir d'achat, des salaires. Je rappelle que, durant les cinq années où deux millions d'emplois ont été créés, de 1997 à 2002, la croissance du pouvoir d'achat et des salaires a été de plus de 3 % par an. Ça compte dans les retraites ! Aujourd'hui, le problème est qu'il n'y a pas de croissance de la masse salariale, pas de ressources. Il ne s'agit pas de conduire une réforme démographique mais de créer des recettes nouvelles et de conduire une politique de l'emploi : les deux choses que vous omettez !

Qu'en est-il à long terme ? En 2018, vous osez afficher une contribution de 15,7 milliards du budget de l'État. Si l'État dégageait à cette date des excédents, il y aurait en effet une ressource, mais l'État est en déficit, monsieur Woerth ! Vous êtes le sapeur Camember : vous bouchez les trous des retraites par des trous dans le budget de l'État ! Ce n'est pas cela, une réforme financée ! Par nos amendements, nous proposons quant à nous une réforme complètement financée, s'appuyant sur deux piliers : le pilier « emploi », essentiel dans la situation présente, et le pilier « ressources nouvelles ».

Enfin, vous annoncez que vous allez ramener en 2013 notre déficit budgétaire à 3 % du PIB, c'est-à-dire que vous allez le réduire de 100 milliards d'euros. Les mesures que vous proposez vont y contribuer pour environ 11 milliards. C'est dérisoire ! Rappelons que votre majorité, selon ses propres projections, va laisser à la France en 2012 une dette de 1 800 milliards d'euros, le double d'il y a dix ans, dont les intérêts se monteront entre 45 milliards et 50 milliards chaque année, si ce n'est plus, soit des montants bien supérieurs à tous les déficits des régimes de retraite. Je crois donc que vous êtes mal placés pour donner des leçons en matière d'équilibre ! (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC et GDR.)

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